Comment identifier un chemin critique (Critical Path)?
Pour les chefs de projet, il est facile de perdre de vue les opérations réellement indispensables à l’atteinte des objectifs. C’est là que le calcul du chemin critique (ou critical path) entre en jeu.
S’appuyant sur la matrice de PERT ou de Gantt, cette série d’opérations permet de trouver la plus longue séquence de tâches à effectuer pour réussir un projet. La durée ainsi obtenue représente le temps minimal à consacrer à ce projet.
Définition : qu’entend-on par chemin critique ?
Aujourd’hui, presque tous les projets d’envergure ont recours à la détermination du critical path. Pourquoi ? Parce qu’ainsi, les managers peuvent estimer de manière pertinente le temps minimal à allouer au projet.
Oui… Paradoxalement, la plus longue séquence d’objectifs à atteindre représente la durée minimale du projet. Calculée via la méthode du chemin critique, cette durée est considérée comme la base pour donner un délai réaliste aux prestataires et clients.
Il est important de préciser qu’un projet peut avoir plusieurs chemins critiques. C’est pourquoi il est fortement recommandé de recourir à un logiciel de gestion, lequel tiendra compte de toutes les options.
Historiquement parlant, les origines de cette méthode remontent à la fin des années 1950. Selon les sources actuelles, c’est James E. Kelley De Remington Rand et Morgan R. Walker de DuPont qui sont les inventeurs du processus. Cependant, il est important de souligner qu’au même moment, l’US Navy et Booz Allen Hamilton développaient une technique similaire appelée la méthode PERT.
Dans les deux cas, le succès réside en grande partie sur l’identification des tâches critiques.
Qu’est-ce qu’une tâche critique ?
Une tâche critique est une tâche dont la réalisation est indispensable à la progression du projet. De fait, il s’agit des opérations les plus importantes lors d’une série de missions. C’est d’ailleurs pourquoi elles sont qualifiées de “critiques”. Sans elles, impossible d’aller de l’avant.
À noter que tout retard au niveau de l’une de ces opérations a un impact direct sur la fin du projet. Par exemple, le fait de recevoir des matières premières trois jours après la date fixée peut induire un décalage de deux semaines dans la livraison de l’ouvrage.
Du fait de leur nature, les étapes du chemin critique ne peuvent être effectuées de manière parallèle. Elles sont tenues de s’exécuter de façon chronologique. Tant que la mission A n’est pas terminée, impossible d’aborder le point B. En foi de quoi, elles sont considérées comme étant dépendantes.
Un autre point qu’il faut souligner, c’est que les tâches du critical path ne disposent pas de marge de manœuvre. Elles doivent être réalisées et c’est tout. Il n’est pas possible d’avoir une autre alternative. C’est la raison pour laquelle les professionnels disent qu’elles ont une marge nulle.
Quels sont les avantages liés à l’utilisation du critical path ?
Très prisée par les chefs de projet, cette méthode a plus d’un avantage.
- Identifier les tâches prioritaires. Grâce à la stratégie du critical path, faire ressortir les opérations essentielles devient un jeu d’enfant. Par ailleurs, elle permet de déterminer les objectifs ayant une marge nulle et donc d’y accorder une attention particulière.
- Réduire les délais. Une fois que la séquence obligatoire est bien connue, il devient facile de réduire les zones de compression. En mettant sur pied un plan d’action efficace, les chefs de projet ont la possibilité d’éviter les retards et même d’accélérer la livraison des ouvrages.
- Comparer les résultats obtenus à ceux attendus. C’est un point essentiel. Dans quelle mesure les opérations effectuées ont-elles permis de respecter le cahier des charges ? La réponse à cette question permet d’affiner vos prochaines estimations et d’éviter d’être trop utopiste (ou sceptique).
- Dissiper les zones d’ombre du projet. Une fois le critical path clairement mis en avant, il devient plus aisé d’éviter les retards et les manques d’informations. Cette méthode permet au manager de gagner en clarté et lui évite de naviguer à vue.
- Mieux gérer les risques. En faisant ressortir les liens qui unissent chaque tâche, cette méthode de travail limite les risques. Pourquoi ? Parce qu’il devient facile de réaliser que le travail sur le bloc A va impacter les actions B, D, E, etc. Et aussi parce que les répercussions d’un manquement sont plus simples à prévoir.
- Simplifier la gestion du projet. Dernier avantage de la méthode du chemin critique : il devient extrêmement facile de garder un œil sur le projet. Tout le long du processus, le manager peut anticiper les obstacles, déterminer des moyens de les contourner et évaluer leurs dépendances. Riche de cette connaissance, il peut rapidement prendre les connaissances qui s’imposent.
Comment calculer le chemin critique d’un projet ?
L’utilisation de cette méthode se décompose en dont deux obligatoires :
- L’ordonnancement des tâches ;
- Le calcul de la durée (sur PERT ou Gantt).
L’ordonnancement des tâches
C’est la phase préalable au calcul à proprement parler.
Durant cette étape, le chef de projet et son équipe sont tenus de lister l’ensemble des tâches à réaliser afin d’atteindre leur objectif. Par la suite, ils devront déterminer quelles sont les relations de dépendance qui lient chacune de ces missions et surtout la durée nécessaire à leur exécution.
Même si ce n’est pas la phase la plus amusante, l’ordonnancement des tâches ne saurait être bâclée. En effet, c’est sur elle que repose une grande partie du succès de l’initiative. Imaginez un instant que les tâches soient mal définies ou leur durée sous-estimée. Même en suivant correctement la ligne de calcul du critical path, vous obtiendrez un résultat erroné.
Le calcul du chemin critique
Via la méthodologie PERT
Il est question ici d’établir un diagramme permettant de visualiser l’ensemble des opérations à effectuer. À chaque fois, le bloc devra contenir :
- La dénomination de l’opération à réaliser ;
- La date de début ;
- La date de fin ;
- La durée estimée (en jours, mois, ans).
Entre chaque bloc, il est nécessaire de dessiner des flèches indiquant la relation de dépendance. En termes simples, ces dernières indiquent qu’il faut passer de A à B, de B à C, etc. Au-travers de ces dernières, il est aussi possible de faire ressortir les différents chemins possibles.
Une fois le graphe dessiné, il ne reste plus qu’à additionner les durées pour trouver la plus longue. C’est sur cette dernière que devront se concentrer les efforts des gestionnaires.
Via un fichier Gantt
Les fichiers Gantt ont une esthétique qui rappelle celle des tableurs en ligne et autres outils de travail collaboratif. Ici, les séquences s’alignent, voire se chevauchent le long de colonnes qui représentent le temps qui s’écoule.
Bien évidemment, il est possible de rajouter des flèches, des diagrammes, etc. pour faire ressortir la plus-value.
Est-il possible de réaliser ce calcul sur Excel ?
Malheureusement, les fonctionnalités d’Excel ne sont pas les plus adaptées à l’utilisation de cette méthode. Si vous désirez utiliser un logiciel, il est préférable de se tourner vers une solution plus adaptée telle que Gryzzly.
Qu’attendez-vous pour essayer cette méthode ?